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Saint-Gilles sacrifie son école secondaire d’enseignement technique et professionnel

Pierre Paulus, la seule école communale secondaire à ce jour à Saint-Gilles, est en train de vivre ses derniers mois. L’échevin Hutchinson a annoncé sa fermeture et reprise partielle par la Cocof et dans la foulée la création d’une nouvelle école secondaire à pédagogie active. Une opportunité manquée de maintenir une offre non concurrente sur le territoire de Saint-Gilles.

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Saint-Gilles ne compte à l’heure actuelle qu’une seule école secondaire de type communal. Il s’agit du centre d’enseignement technique et professionnel Pierre Paulus et de son centre de formation en alternance (Cefa). Une école qui a connu ces dernières années une histoire pour le moins chahutée : arrêts de travail en pagaille, climat délétère, préavis de grève, guerre des clans, rumeurs de fermeture, de regroupement, incivilités diverses, absentéisme important des profs et des élèves et pas moins de 6 directions depuis 2002.

Si l’échevin de l’enseignement semble ne pas avoir ménagé ses efforts ces toutes dernières années pour redresser la barre, force est de constater que le navire Paulus, resté sans capitaine trop longtemps a eu du mal à retrouver le cap et s’est longtemps cherché une boussole. C’est peu dire que cette école n’a pas été dans les priorités politiques de la commune pendant plus de 20 ans, sous toute l’ère Picqué Il semble par ailleurs évident que, hors l’Echevin en charge, le sort de cette école est le cadet des soucis du Collège globalement et du Bourgmestre.

Désertée par les élèves et victime de sa mauvaise réputation, l’école a du subir cette année scolaire la fermeture de son premier degré et de plusieurs de ses sections. Voyant venir l’extinction à petits feux, nous avons interrogé plusieurs fois l’échevin de l’Enseignement, Alain Hutchinson (PS), qui nous a toujours juré ses grands dieux qu’il ne fermerait pas l’école et ferait tout pour la sauver.

IMG_1184Sauf qu’entretemps, un projet de nouvelle école secondaire à pédagogie active a vu le jour. Prévu sur l’ancien site de l’Ecam, non loin de la place Bethléem, dans des bâtiments rachetés par la commune notamment pour ce projet, l’emplacement initial est ensuite remis en question suite à une volte-face du Collège qui préfère y créer une méga crèche de 164 places. Et surprise, on apprend que la nouvelle école secondaire s’implantera sur le site de l’école Pierre Paulus pour la rentrée 2017. Une décision délibérée de sacrifier l’enseignement technique et professionnel communal sur Saint-Gilles pour permettre la création de la nouvelle école secondaire alors que la pression du boom démographique invite à avoir deux écoles : maintenir et redéployer Pierre Paulus (technique et professionnel) à Saint-Gilles et lancer par ailleurs la nouvelle école (enseignement général).

Un projet de nouvelle école secondaire que par ailleurs le groupe Ecolo-Groen a toujours soutenu mais pas au sacrifice de Pierre Paulus et encore moins en ratant l’opportunité de créer une école secondaire à pédagogie active dans le bas de la commune avec une vraie chance de mixité.

Concrètement, nous tenons à pointer cette faillite du système de gestion communale et à pointer la responsabilité de la commune dans la fermeture de Pierre Paulus. Ce n’est pas acceptable : la Commune ne peut se défausser de ses responsabilités alors même qu’elle ambitionne d’ouvrir une nouvelle école secondaire !

Par ailleurs, aucune proposition crédible pour accompagner élèves et enseignants n’a été faite. Cette fermeture va s’accompagner de pertes d’emploi même si reprise partielle par la Cocof. Le Cefa (Centre de formation en alternance) de Pierre Paulus voit par ailleurs 6 de ses 10 options supprimées (dont électricien et mécanicien) et ce, sur une sélection opérée en fonction de critères strictement institutionnels et politiques (offre du Ceria et valorisation d’Anderlecht, commune de Mme Laanan) sans aucun souci de l’intérêt des élèves et de la pertinence des sections par rapport au marché du travail.

A quand une alimentation durable dans nos cantines scolaires ?

Les repas scolaires pour les écoles communales de Saint-Gilles représentent un énorme marché : plus de 72 .000 repas chauds par an et quelque 34.000 soupes… soit un coût de plus de 192.000 € htva, montant en augmentation constante. Or, l’attribution de ce marché européen annuel est confiée depuis de nombreuses années à une asbl baptisée « Les amis des écoles officielles de Saint-Gilles ». Cette asbl est également chargée de l’achat des cadeaux de Saint-Nicolas et du marché des photographes pour les écoles communales et dont les bénéfices servent entre autres à une caisse de solidarité. But social de l’asbl : « la défense des écoles officielles de Saint-Gilles notamment mais non exclusivement par une participation active et/ou financière à l’organisation de manifestations culturelles, sportives ou autres et la mise à disposition de ressources diverses et main d’oeuvre destinées à faciliter l’organisation, l’encadrement, la logistique et la tenue de tels événements. » Un but social très éloigné de l’attribution du marché des cantines scolaires, qui échappe ainsi au contrôle du conseil communal…

Changer le cahier des charges !

Interpellé par le groupe Ecolo lors du Conseil communal du 14 janvier sur l’ incongruité et l’opacité d’un tel montage, l’échevin en charge de l’Instruction publique, Alain Hutchinson, nous a assurés que, dès cette année, le marché de fournitures ne serait plus confié à cette asbl, mais rapatrié au sein de l’administration communale. Il devrait désormais faire l’objet d’un contrôle du conseil communal. Nous vérifierons bien évidemment l’effectivité de la décision lors du prochain appel d’offres cette année. Reste le cahier des charges des cantines…

AfficheUn cahier des charges qui, jusqu’à aujourd’hui, ne comporte aucune clause sociale ou environnementale. La pondération des critères se répartissant à 50% sur le prix, 25% sur la variété des menus et les 25% restants sur la qualité des produits, la valeur nutritionnelle et diététique. Nulle mention d’alimentation bio, locale, éthique, tout jute une allusion à des fruits ou légumes de saison, contrairement à ce qu’affirme l’échevin de l’Instruction publique dans un courrier adressé aux parents (cf. le cahier des charges consultable en bas de cet article). Point de politique de réduction des déchets. Pourtant les exemples de cahier des charges permettant d’évoluer progressivement vers des cantines durables, sans pour autant augmenter le coût des repas scolaires, sont nombreux et sont mis à la disposition des collectivités par les autorités publiques et diverses associations.

Sodexo, le nouveau fournisseur, depuis cette année, des cantines scolaires saint-gilloises, a certes, amélioré quelque peu le menu, ajoutant repas végétarien, légumes « découverte », fruits bio, mais on est encore loin de parler de cantine durable (les menus de nos écoles sont consultables sur le site de Sodexo). Pourquoi la commune n’inclut-elle pas de clauses sociales et environnementales dans le cahier des charges des cantines scolaires alors qu’elle y est attentive pour ses crèches et la maison de repos du CPAS ? Ici, pas de réelle réponse… L’échevin se dit « ouvert » mais craint une augmentation du prix. Les exemples d’autres cantines communales passées aux critères durables dans leur cahier des charges prouvent pourtant que, non seulement les prix n’augmentent pas, mais peuvent même diminuer !

L’école, premier lieu d’éducation à une alimentation saine

Pour Ecolo, favoriser une alimentation saine, équilibrée et durable dans les écoles est une question essentielle, qui figurait d’ailleurs parmi les priorités de notre programme pour les Communales 2012. Vu les impacts que peut avoir notre alimentation et le caractère éducatif du cadre scolaire, nous pensons en effet que l’école est un lieu privilégié pour mettre en place un discours et des pratiques cohérentes d’alimentation durable.

A cet égard, les pouvoirs locaux se doivent d’être exemplaires tout en conservant une accessibilité financière pour toute la population. Dans cette perspective, le cahier des charges des cantines scolaires est une question loin d’être anecdotique. Elle doit faire l’objet d’une concertation avec les principaux acteurs concernés : écoles, fournisseurs mais également les associations de parents. Nous serons donc particulièrement vigilants quant au contenu du prochain appel d’offres, ainsi qu’à la concertation préalable dont il fera l’objet (ou non) avec les acteurs.

Cahier des charges Repas scolaires 2012-2013

N.B. : Pour les personnes intéressées par la question, voici deux exemples de cahier des charges pour des cantines « durables » :

http://www.sante.cfwb.be/index.php?id=1020

http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/informer.aspx?id=32947