On aura appris, à l’occasion du Conseil communal du 18 mai dernier et suite à nos questions, en vrac :
- que l’antenne du Cirque de Saint-Gilles située dans la Maison des cultures, menacée de devoir quitter les lieux, pourra finalement y rester, une excellente nouvelle ;
- que, par contre l’antenne Actiris de Saint-Gilles, située dans la Maison de l’Emploi, rue de Mérode déménagera bel et bien au bd Poincaré si une solution n’est pas trouvée avec Actiris. Une lourde perte pour Saint-Gilles qui verrait là s’envoler tout l’atout de posséder une antenne d’Actiris au sein de la maison de l’Emploi où tous les services aux demandeurs d’emploi sont rassemblés ;
- que la commune est passée de 4,2 millions pour financer, sur budget propre, les travaux du stade Marien (stade de l’Union saint-gilloise situé à Forest) à 1,8 million d’euros, ce qui est légèrement plus raisonnable. Nous nous étions inquiétés de cette dépense énorme pour un stade qui n’appartient pas à la commune mais bien à la donation royale. Merci en passant à Fadila Laanan pour ce coup de pouce régional inespéré 🙂 ;
- et enfin, une abstention de notre groupe sur le projet éducatif et pédagogique de l’Enseignement de promotion sociale, de l’Académie des Beaux-Arts et de l’Académie de musique. Celui-ci prône en effet l’interdiction du port de signes convictionnels, excluant par là une partie de la population adulte saint-gilloise (essentiellement immigrée et féminine). Cf. notre intervention ci-dessous.
Intervention sur le projet éducatif et pédagogique des écoles saint-gilloises
Monsieur l’échevin, permettez-moi de m’étonner du passage sur l’interdiction du port de signes convictionnels qu’on retrouve dans votre projet éducatif et pédagogique et que vous nous invitez à voter aujourd’hui. Ce projet éducatif et pédagogique concerne les écoles fondamentales, l’école secondaire mais aussi l’Enseignement de promotion sociale, l’Académie de Musique et l’Académie des Beaux-Arts. Ces trois dernières institutions sont aussi fréquentées par des personnes majeures et adultes. Vous n’êtes pas sans savoir que la Haute-Ecole de la Province de Liège, qui prônait le même type d’interdiction dans son règlement, s’est fait recaler par le juge des référés de Liège qui a ainsi créé une jurisprudence en la matière. Le jugement souligne que « le port du voile n’est pas un obstacle à l’enseignement, ni une source de tension en soi. Il n’est pas un obstacle pour la plupart des activités d’enseignement, même s’il peut devoir être enlevé, à titre d’exemple, pour un contrôle avant un examen ou un stage. »
Le message délivré par votre projet éducatif et pédagogique est clair, les filles voilées n’ont pas leur place à l’académie de Musique, à l’académie des Beaux-Arts ni dans l’enseignement de Promotion sociale de Saint-Gilles. Vous vous reposez pour ce faire sur le respect du principe de neutralité propre à l’enseignement organisé en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Or, on peut s’interroger sur le bien fondé de ces interdictions. En effet, dès lors qu’on se trouve en présence d’adultes, et que le principe de neutralité, effectivement consacré par le décret du 31 mars 1994, ne s’applique qu’aux membres du personnel enseignant, comment justifier cette interdiction sans qu’elle ne constitue une discrimination ? C’est bien le sens de l’ordonnance du juge des référés de Liège.
Je m’inquiète aussi parce que ces interdictions, sans les viser dans les faits, touchent quasi exclusivement une frange de notre population déjà fortement fragilisée sur le marché de l’emploi et dans son intégration culturelle : les jeunes femmes d’origine étrangère. Nul besoin d’ajouter un obstacle supplémentaire à leur intégration sur le marché de l’emploi et dans la société en limitant leur accès à l’enseignement et aux loisirs. C’est en contradiction même avec les valeurs prônées dans votre projet éducatif et pédagogique qui valorise l’apprentissage des différences et le vivre ensemble. C’est pourquoi le groupe Ecolo-Groen s’abstiendra.