Stop aux féminicides ! La commune de Saint-Gilles s’inscrit dans la lutte contre les violences faites aux femmes

À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une installation d’art public éphémère se déroulera sur les marches de l’hôtel de ville de Saint-Gilles ce lundi 25 novembre de 8h30 à 22h. Cette initiative complète les nombreux projets déjà mis en place par la commune et le CPAS en la matière.

Cette installation consiste à exposer plus de 230 chaussures de femmes de couleur rouge déposées sur les marches de l’hôtel de ville afin de symboliser la violence que subissent les femmes au quotidien. Cette installation a déjà eu lieu à Koekelberg en avril dernier, qui a prêté une partie des chaussures et se déroulera également ce 25 novembre à la place Jourdan à Etterbeek.

« En 2018, la zone de police Midi a enregistré 921 plaintes de femmes pour violences à leur encontre. Ces chiffres sont affligeants et plus qu’interpellants. Via cette installation puissante et touchante, la commune de Saint-Gilles veut envoyer un message fort de solidarité aux femmes qui sont victimes de toutes sortes de violences et de discriminations » précise Catherine Morenville, échevine de l’Egalité des chances et des Droits des femmes à Saint-Gilles.

L’installation fait directement référence à l’œuvre de l’artiste Elina Chauvet réalisée en 2009 au Mexique. Elle visait à dénoncer les féminicides suite au décès de sa sœur, tuée par les coups de son mari. Ces chaussures rouges sont devenues un symbole international de l’engagement contre les violences faites aux femmes.

Pourquoi des chaussures rouges ? Les chaussures sont souvent les seuls éléments retrouvés après une agression et symbolisent ainsi le vide créé par l’absence des victimes. De plus, la diversité du type de chaussures représente la diversité des femmes victimes de violence. Enfin, la couleur rouge symbolise le sang versé de ces femmes disparues.

L’installation sera accompagnée des chiffres de l’année écoulée : 37 femmes victimes de féminicides en 2018 sans compter tous ceux qui ne sont pas connus et dénoncés ! Cela signifie qu’en Belgique un homme a tué une femme tous les 10 jours. 

Parallèlement aux nombreuses initiatives organisées par la commune pour lutter contre les violences faites aux femmes, le service égalité des chances et droit des femmes a également décidé d’organiser des formations sur le sexisme et le harcèlement de rue au sein du personnel communal en 2020.

Violences conjugales et intrafamiliales, lutte contre les violences faites aux femmes : où en est-on à Saint-Gilles ?

Depuis 2001, la commune accueille les Saint-Gilloises victimes de violences conjugales et familiales. A l’époque, un premier appartement a été mis à disposition par la Régie foncière. En 2011, la commune a répondu à l’appel à projet régional relatif aux collaborations intercommunales en la matière et a été désignée comme commune pilote. Les deux échevines en charge des violences conjugales et du logement, Yasmina Nekhoul et Cathy Marcus, ont travaillé de concert pour accroître le nombre de logements disponibles adaptés. La commune dispose aujourd’hui, grâce à deux maisons communautaires supplémentaires, d’une capacité de 16 lits pour accueillir ces femmes. Ce programme est encadré par une conseillère conjugale et familiale et une assistante sociale, attachées au service Santé publique et au service social de la commune. Le service communal chargé de cette compétence et son réseau ont également étendu leur champ d’action en collaborant étroitement avec le centre de prévention des violences conjugales et familiales, le service des Affaires sociales, le CPAS et la police. La Régie foncière a également mis à disposition de l’asbl SOS Viol un bâtiment adapté aux besoins de l’association.

Actuellement un travail est mené sur la problématique des violences faites aux femmes migrantes. 

Accompagnement du CPAS

Soutenu par sa présidente Myriem Amrani, le CPAS s’investit au quotidien contre les violences faites aux femmes et s’attache à aider, accompagner et orienter au mieux les victimes de violences, que celles-ci soient morales, physiques, psychologiques ou encore sexuelles. Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le CPAS a organisé plusieurs actions de sensibilisation et de formation à destination de son public et de ses travailleurs sociaux. Les bénéficiaires ont été invités à participer à une projection-débat du court-métrage Fred et Marie autour de la violence conjugale. Ce fut l’occasion d’échanger et de rencontrer des services saint-gillois spécialisés dans ces questions (CFBI, Serpentine et Service Justice de proximité). De plus, l’asbl Wendo a permis à 20 personnes de s’initier à l’auto-défense (verbale et physique, en douceur !). L’après- midi fut destiné à l’information des travailleurs sociaux par la rencontre de professionnels, pour mieux comprendre leurs pratiques et parfaire les collaborations en cours et à venir. 

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