Redonner une visibilité à Marie Janson !

Carré Moscou, Carré Hôtel des Monnaies, mais qui sait donc que cette place bordée par les rues Jourdan, de l’Hôtel des Monnaies de Moscou et de la Victoire, juste-au-dessus du Parvis, s’appelle en réalité place Marie Janson ? Aucune plaque indiquant le nom de la place ! Afin de remédier à cette invisibilisation des femmes dans l’espace public et de celle qui fut la première femme politique belge saint-gilloise à devenir sénatrice, j’ai demandé à ce qu’on pose de plaques à son nom aux entrées de la place. Elles ont été inaugurées ce dimanche 29 septembre. Une inauguration qui s’est inscrite dans le cadre de la clôture des premières journées du Matrimoine à Bruxelles.

Voici le texte de mon intervention lors de l’inauguration :

« Bonjour à toutes et tous !

Je voudrais d’abord chaleureusement remercier toutes celles et ceux qui se sont déplacé.e.s malgré la météo pour cette inauguration qui se déroule dans le cadre des journées du matrimoine organisée par l’asbl l’Ilôt-Lutte contre le sans-abrisme et la plate-forme « L’architecture qui dégenre ». Il était en effet temps qu’elles existent ces journées du matrimoine et je suis particulièrement heureuse que nous ayons pu soutenir leur première édition à Bxl et qu’elles se clôturent aujourd’hui à Saint-Gilles ! Ariane Dierickx Petit, directrice de l’Ilôt, et Apolline Vranken Vrancken, à l’initiative de ces journées, vous en toucheront un p’tit mot tout à l’heure. 

Je voulais commencer cette inauguration en vous posant une question : à votre avis combien, en pourcentage, de rues à Bxl portent un nom de femmes ? Qui peut répondre ?

4 % ! A Saint-Gilles, 43 % des noms de rues, places, squares sont donnés à des hommes et 2 % seulement à des femmes, le reste étant des noms de lieux ou autres. Ce qui donne une répartition par genre de 96% pour les hommes et 4% pour les femmes. Dans les faits, il y a 3 noms de rues attribués à des femmes : 2 noms de princesses (Louise et Clémentine) et la place Marie Janson qui n’avait jusqu’à aujourd’hui aucune plaque de rue permettant de le savoir. C’est assez consternant, même si on sait qu’il s’agit là d’un héritage d’une époque où on invisibilisait les femmes, il n’y a évidemment pas que 4 % de femmes qui ont marqué l’histoire de la pensée ou l’histoire politique d’une nation ou d’une ville ou l’histoire tout court de notre commune. Les femmes sont invisibilisées, sont « silenciées » partout où on produit de la parole (en politique, dans les médias) et où on produit de l’inconscient collectif de la société. Or, il ne peut pas y avoir de société juste, si toutes les représentations collectives inconscientes qu’on a sont faites en oubliant la moitié de l’humanité.

On doit réparer cet inconscient, pas le brutaliser. La résilience passe déjà par la réhabilitation publique des femmes influentes qui ont marqué leur temps et leurs successeur.se.s, mais qui sont pourtant tombées dans l’oubli. Des femmes qui n’apparaissent ni dans les livres d’Histoire ni dans les musées ni sur la façade des monuments. Des femmes spoliées, délégitimées. Qui connaît l’existence et le travail de la première femme réalisatrice, Alice Guy-Blaché dont le travail admirable inspira ses pairs ? Qui connait les noms des femmes qui influencèrent Kandinsky, Freud et théorisèrent avant eux ce qui les rendit célèbres ? Qui connait l’histoire de la sœur de Mozart, brimée dans son talent ? Qui n’assimile pas Camille Claudel à Rodin et ne retient pas en premier lieu sa passion amoureuse, sa fragilité au lieu de la puissance de son art ? Il faut s’attacher à réhabiliter les grandes femmes oubliées de l’Histoire. S’y atteler les trois cent soixante-cinq jours de l’année. Alors, seulement nous arriverons à déconstruire les stéréotypes et à renforcer la capacité d’émancipation des femmes contemporaines. Permettons à celles à venir de s’emparer du flambeau.

Plus qu’un acte symbolique, l’attribution des noms de rues, de places, d’écoles, de crèches, de salles est une décision politique. Ce marquage symbolique de l’environnement urbain constitue en réalité un grand livre commémoratif qui influence l’identité des habitants et habitantes et perpétue les stéréotypes sexistes. Place Morichar, rue Cluysenaar, place Van Meenen, rue Theodor Verhaegen, avenue Ducpétiaux, je peux encore vous en citer des dizaines comme cela à Saint-Gilles : les noms de rue dans notre commune accordent une place privilègiée aux hommes et évitent consciencieusement les figures féminines. Pourtant, elles existent bel et bien. 

Qui connaît Clara Impens, plus connue sous son nom de scène, Clara Clairbert ? Née rue de Lausanne, soprano, grande chanteuse lyrique belge du XXe siècle. Authentique diva, figure de proue du théâtre de la Monnaie de 1924 à 1953, elle fit de nombreuses tournées dans les capitales européennes ainsi qu’aux Etats-Unis. On dit que c’est elle qui a inspiré à Hergé le personnage de la Castafiore. Qui connaît Irène Hamoir, poétesse et romancière saint-gilloise, figure féminine centrale du mouvement surréaliste belge ? Qui connaît Sofia Poznanska, immigrée juive d’origine polonaise, résistante, membre du réseau communiste L’Orchestre Rouge ? Arrêtée à Etterbeek, elle fut enfermée à la prison de Saint-Gilles et torturée. Elle ne parla pas et finit par se pendre dans sa cellule le le 28 septembre 1942. Et on pourrait encore, ainsi, allonger la liste.

Ce déséquilibre de représentation genré relève de l’hégémonie masculine qui règne dans tous les espaces publics. Les rues, les places, les parcs, l’architecture et l’ensemble de la ville sont conçus par des hommes et pour des hommes. L’invisibilisation des femmes fait partie d’un ensemble plus large d’actes comme le harcèlement et les insultes sexistes dont sont victimes majoritairement les femmes et les minorités dans la rue. Ils rendent l’espace public hostile à certaines catégories de personnes. Repenser l’appellation des voiries doit s’accompagner d’autres mesures pour redonner aux femmes et aux personnes queers un sentiment d’appartenance et de bien-être dans l’espace commun. Lutter contre cette invisibilisation, c’est le combat de la collective « Noms Peut-être » dont je voudrais saluer ici les actions clandestines dans l’espace public et l’aiguillon qu’elles représentent pour nous, femmes et hommes politiques. 

Nous nous sommes engagé.e.s à travers notre accord de majorité à faire en sorte que les projets communaux d’aménagement urbain prennent en considération la sécurité, l’accessibilité et les besoins de toutes et tous. Et puis ce 26 septembre, nous nous sommes également engagé.e.s à travers une motion déposée par Agnès Vermeiren, conseillère communale Ecolo, et Lesia Radelicki, conseillère communale socialiste, à entre autres (parce que la motion va bien au-delà) attribuer dorénavant des noms de femmes à des lieux, espaces (petite place, école, lieu culturel, sportif, parc, arbres, …) non encore nommés et de proposer un plan d’action à ce sujet.

L’inauguration des plaques de cette place constitue un premier pas dans cette direction. Il était plus que temps de réhabiliter Marie Janson. Car si on connaît le Carré Moscou, le Carré Monnaies, qui sait que cette place où nous nous trouvons actuellement s’appelle en fait Place Marie Janson ? Même Google map, jusqu’il y a peu, nous avons heureusement pu modifier, ignorait l’appellation officielle, alors que la place a reçu cette dénomination officielle en 2004. C’est comme je vous le disais en introduction pourtant l’une des trois seules rues ou place à Saint-Gilles portant le nom d’une femme ! 

Alors je vais évidemment en venir à Marie Janson, c’est elle que nous célébrons aujourd’hui. Née en 1873 à Saint-Gilles à la rue Defacqz, elle est élevée dans un milieu bourgeois et intellectuel. Après la Première Guerre mondiale, durant laquelle elle est très active principalement auprès des familles défavorisées, elle rejoint le Parti Ouvrier Belge (POB), ancêtre du Parti socialiste, avec son fils. Elue au conseil communal de Saint-Gilles en 1921, elle est choisie par l’exécutif (Emile Vandervelde) du Parti ouvrier belge, pour devenir la même année sénatrice cooptée, alors que les femmes n’avaient pas encore le droit de vote. Elle restera donc pour toujours la première femme membre du Sénat. Elle s’intéresse principalement à l’enseignement, à l’enfance et à la condition féminine. Elle fondera les Femmes prévoyantes socialistes en 1928. Victoria Videgain, présidente des FPS de Saint-Gilles, nous en dira également un mot juste après.
Tout au long de sa carrière au Sénat, Marie Janson fait preuve d’un travail sérieux, ce qui lui vaut un certain prestige. Ses nombreuses interventions concernent généralement l’enseignement, l’enfance, la condition féminine et l’antialcoolisme. Elle qui a dû attendre 1948 pour pouvoir bénéficier du droit de vote, était déjà l’auteure de plusieurs propositions de loi, spécialement sur : l’assurance maternelle, l’organisation d’un enseignement moyen du degré supérieur pour jeunes filles, le contrat de travail des « gens de maison », une modification de l’œuvre nationale de l’enfance et la création d’une université néerlandophone à Gand.
Elle fut également la première femme à présider une assemblée parlementaire belge, le 11 novembre 1952. 

Elle a de son vivant toujours refusé les distinctions honorifiques. Bien que pionnière du mouvement féminin et symbole de l’émancipation féminine, elle a fait l’objet des préjugés de son époque, définissant la femme en fonction des hommes. Dès lors, lorsqu’elle décède en 1960 à Saint-Gilles, on ne parle plus que de la fille de Paul Janson, la sœur de Paul-Émile Janson, la mère de Paul-Henri Spaak et on rajoutera plus tard la grand-mère d’Antoinette Spaak. Le combat pionnier de la femme politique disparaît. Je suis donc particulièrement fière aujourd’hui de pouvoir la réhabiliter en saluant à la fois sa lutte pour l’émancipation féminine, son combat politique mais également de pouvoir enfin la sortir de l’ombre et la visibiliser en inaugurant les 4 plaques à son nom installées aux entrées de la place. »

Un budget genré !

En route pour un budget communal genré ! La première formation s’est déroulée fin juin avec les échevine.s et les employé.e.s de la Commune. Et les premiers services ont commencé le travail en septembre. Le «genderbudgeting», ce n’est pas automatiquement « donner plus d’argent aux femmes », c’est avant tout un outil utile pour analyser plus finement au sein du budget de notre commune, à qui bénéficie vraiment l’argent dépensé et s’il contribue bien à l’égalité femmes-hommes et le cas échéant, à le réorienter et initier de nouveaux projets plus égalitaires. Work in progress…

Nouveaux tarifs des cartes de stationnement

Saint-Gilles fait le choix d’une transition vers plus de mobilité active et vers une meilleure qualité de vie, à travers notamment les nouveaux tarifs des cartes de stationnement  L’augmentation des cartes de stationnement permettra notamment de contribuer au financement des infrastructures vélos, des parkings vélos et des aménagements piétons.

Voici les changements :

 => Pour une carte par ménage, on passe de 10 euros par an à 30 euros par an
 => Pour une deuxième carte par ménage, de 50 euros à 100 euros par an
 => Pour une troisième carte, de 350 à 500 euros par an.

Cette mesure a fait beaucoup couler d’encre et suscité pas mal d’interventions au conseil communal. Je me doutais bien que cette mesure allait faire débat puisque Saint-Gilles est la première commune à agir dans ce sens depuis le début de la nouvelle législature communale, mais ramenons les choses dans leur réelle proportion. En passant de 10 à 30 EUR/an pour une voiture, la carte revient sur une base mensuelle à 2,5 EUR par mois. Cela permet quand même de relativiser quelque peu les critiques de l’opposition (en l’occurence le PTB) qui a hurlé à l’injustice sociale. Cette somme de 2,5 EUR est à mettre en rapport avec le coût mensuel d’une voiture qui oscille, selon les véhicules et leur usage, entre 300 à 500 euros par mois. Et cette somme ne couvre évidemment pas l’impact réel de l’usage de la voiture sur l’espace public communal qui lui s’élève à quelques centaines d’euros par an et par véhicule. L’augmentation de cette redevance est une mesure équitable qui permet de faire un peu plus porter sur les propriétaires de voiture les coûts de la voirie et donc un peu moins sur les 70 % de Saint-Gillois qui n’en possèdent pas, parmi lesquels figurent la plupart des ménages précarisés. Cette mesure est surtout un premier pas d’encouragement, même si on sait qu’il est loin de suffire, vers le shift modal qui permet l’abandon de la voiture au profit d’autres modes de déplacement moins, voire non polluants, au bénéfice d’une meilleure qualité de l’air à Saint-Gilles. Contrairement à d’autres, nous sommes en totale cohérence avec ce que nous préconisons lorsque nous défilons dans les manifs climat pour réclamer une meilleure politique climatique.

Bien sûr, comme dit plus haut, ce nouveau tarif n’est pas à lui seul dissuasif pour opérer un changement de comportement au point que les saint gillois.e.s renonceraient à leur voiture. Bien sûr, la carte riverain ne garantit pas un emplacement réservé, on ne peut donc pas lui appliquer le même tarif que celui pour d’autres occupations privatives de l’espace public. Bien sûr, l’idée d’accorder une carte de riverain dans un territoire où le stationnement est payant, c’est surtout d’éviter les déplacements, pas de pénaliser la possession d’une voiture qui reste stationnée près de son propriétaire. D’ailleurs, pour respecter ce principe à la lettre, la carte de riverain ne devrait idéalement pouvoir être utilisée que dans l’environnement tout proche de son domicile et pas sur tout le territoire de la commune. Bien sûr, la présence d’horodateurs a déjà fait diminuer la pression automobile à Saint-Gilles, puisque certains visiteurs ont choisi d’autres modes de transport pour se rendre dans notre Commune, et contribue déjà aux finances communales.

Ce nouveau tarif permet néanmoins deux choses :

  • De contribuer au financement des autres projets de mobilité, notamment des aménagements urbains pour garantir la sécurité des piéton.ne.s et du stationnement vélo, dont le manque reste encore aujourd’hui un obstacle majeur à l’utilisation quotidienne d’un vélo.
  • D’indiquer, ne fut-ce que symboliquement (pour un propriétaire d’une voiture dont le coût moyen tourne entre 300 et 500 euros par mois, on peut dire que 30 euros par an, c’est symbolique), que le stationnement est une occupation privative de l’espace public et qu’il est dès lors normal de contribuer aux finances publiques.

Pour opérer un réel changement en termes de mobilité, et réellement réduire le nombre de déplacements et le nombre de voitures à Saint-Gilles, il faudra évidemment d’autres mesures, telles que le développement des voitures partagées, des transports en commun, des aménagements sécurisés pour les piéton.ne.s et les cyclistes. Le nouveau tarif des cartes de riverain permettra en partie de le financer.

Lutte contre le parking sauvage

🚲🚓 Ce 17 juin, la direction de la police territoriale de Saint-Gilles a lancé la première action STOP-PARK entre 14h et 18h sur l’ensemble du territoire de la commune. Avec une quinzaine d’interventions de la dépanneuse et autant de sanctions administratives pour stationnement dangereux, l’objectif était de marquer un grand coup dans la protection des usagers faibles (piétons et cyclistes) et contre l’envahissement de leur espace par les voitures. Ce n’est pas une action isolée de la zone mais le fruit d’une très bonne collaboration entre la Commune de Saint-Gilles et sa police grâce à la création de notre commission mobilité vélos. Elle préfigure la création à moyen terme d’une brigade cycliste chargée spécifiquement de la surveillance de l’espace public et en particulier des zones de conflit entre usagers faibles et voitures. La déclaration de politique communale conclue par le PS et Ecolo-Groen visait à progressivement introduire à Saint-Gilles le principe STOP qui renverse la hiérarchie des priorités des politiques de mobilité en faveur des usagers les plus faibles (piétons-cyclistes-transports en commun et enfin véhicules à moteur). Cette politique ne peut être menée que si les usagers faibles se sentent en meilleure sécurité sur les trottoirs et voiries. Bien entendu, je crois très fort dans la sensibilisation, la prévention et le changement des mentalités mais il arrive un moment où les sanctions sont obligatoires. Et pour ce faire, nous avons besoin d’une police sensibilisée à cette question. Je suis très heureuse de constater la vitesse à laquelle la Zone de police Midi a emboité le pas à ces nouvelles priorités du Collège. Il reste pas mal de travail mais c’est un début très prometteur et cette action sera renouvelée pour combattre les incivilités et protéger les usagers les plus faibles.

L’action a mis en scène les policiers des services territoriaux de Saint-Gilles (pool roulage local, pool quartier et pool MONP (nuisances publiques) dont entre autres des policiers qui feront partie de la future brigade cycliste locale !! Une dépanneuse accompagnait l’action ce qui a permis de lancer un signal beaucoup plus percutant à l’égard des automobilistes en infraction.

Résultats:
✔️ 15 interventions de la dépanneuse pour stationnement interdit (avec notion de danger):
* sur piste cyclable = 1 enlèvement
* sur trottoir = 8 enlèvements + 2 déplacements dépanneuse (conducteur arrive sur place en cours de route = PV + frais d’intervention dépanneuse) + 4 PV (conducteur à bord du véhicule).
✔️ 15 PV SAC (sanctions administratives communales) + 4 perceptions immédiates de 58 euros pour stationnement interdit (sans notion de danger).

Premier budget

Après le vote du budget 2019, un premier petit bilan après 6 mois de législature s’impose.
Ce budget a été l’occasion de faire passer quelques mesures importantes. La première a déjà fait beaucoup couler d’encre et suscité pas mal d’interventions au conseil communal. Elle concerne l’augmentation du tarif des cartes de riverains à Saint-Gilles. Je me doutais bien que cette mesure allait faire débat puisque Saint-Gilles est la première commune à agir dans ce sens depuis le début de la nouvelle législature communale. Ramenons les choses dans leur réelle proportion. En passant de 10 à 30 EUR/an pour une voiture, la carte revient sur une base mensuelle à 2,5 EUR par mois. Cela permet quand même de relativiser quelque peu les critiques de l’opposition (en l’occurence le PTB) qui a hurlé à l’injustice sociale. Cette somme de 2,5 EUR est à mettre en rapport avec le coût mensuel d’une voiture qui oscille, selon les véhicules et leur usage, entre 300 à 500 euros par mois. Et cette somme ne couvre évidemment pas l’impact réel de l’usage de la voiture sur l’espace public communal qui lui s’élève à quelques centaines d’euros par an et par véhicule. L’augmentation de cette redevance est une mesure équitable qui permet de faire un peu plus porter sur les propriétaires de voiture les coûts de la voirie et donc un peu moins sur les 70 % de Saint-Gillois qui n’en possèdent pas, parmi lesquels figurent la plupart des ménages précarisés. Cette mesure est surtout un premier pas d’encouragement, même si on sait qu’il est loin de suffire, vers le shift modal qui permet l’abandon de la voiture au profit d’autres modes de déplacement moins, voire non polluants, au bénéfice d’une meilleure qualité de l’air à Saint-Gilles. Contrairement à d’autres, nous sommes en totale cohérence avec ce que nous préconisons lorsque nous défilons dans les manifs climat pour réclamer une meilleure politique climatique.

Vers une commune plus verte, plus solidaire, plus apaisée

Le produit de cette augmentation ainsi que l’augmentation des taxes sur les banques, les antennes GSM, les établissements de jeux et paris, les parkings commerciaux, nous permet évidemment aussi d’envisager des investissements pour rééquilibrer la place des usagers faibles dans l’espace public, de favoriser l’usage de la mobilité douce et de financer en partie un nouveau plan d’investissement communal ambitieux qui permet une série de projets qui nous tiennent à coeur : une orientation sociale pour la future halle alimentaire, l’aménagement de la Place Marie Janson en véritable parc urbain, les investissements dans les propriétés communales pour améliorer leur performance énergétique et donc leur impact pour le climat, la création de parkings vélos, rues cyclables, rues scolaires, le financement d’une étude pour la piétonnisation et l’aménagement de la Place Van Meenen, un Parc Pierre Paulus (parc aux canards) rénové, des moyens pour la recyclerie sociale, de nouvelles places en crèche, la production de logements publics ou encore des fournitures scolaires gratuites, plus de 20 % des investissements pour l’enseignement et l’octroi de chèques-repas réclamés depuis longtemps par le personnel de la commune et du CPAS. Les moyens financiers à destination du CPAS augmentent de plus d’1 million EUR à partir de 2020, de manière à lui permettre d’accompagner un maximum d’usagers dans un projet d’insertion. En matière de cohésion sociale, d’égalité des chances et de participation citoyenne, les mesures sont également nombreuses : soutien au réseau associatif et aux initiatives citoyennes (enveloppe de subsides à hauteur de 2,1 millions EUR en 2019), occupation temporaire du Tri postal, panel citoyen permanent… Et pour la première fois, un travail qui commence sur la production d’un budget genré (gender budgeting).

Sur le plan de la fiscalité, la nouvelle majorité a cherché dans ce budget à créer plus de justice fiscale. Nous diminuons l’IPP et allégeons donc directement la fiscalité sur le travail. Dans le même temps, nous augmentons le précompte immobilier, donc la fiscalité sur le capital, une mesure qui touchera principalement les multipropriétaires tout en immunisant cette hausse pour les propriétaires occupants à faibles revenus grâce à une prime de compensation. 

Je suis consciente des attentes que l’arrivée dEcolo-Groen dans cette majorité communale a suscitées. Je suis souvent interpellée sur le sujet et c’est très bien ainsi. Cependant, le changement est quelque chose qui se travaille sur du long terme, jalon par jalon, dans la co-construction avec les autres forces politiques, l’associatif et les habitants. De ce point de vue, je pense que nous avons bien travaillé pendant 6 mois et que ce budget est une première étape pour faire de Saint-Gilles une commune plus verte, plus solidaire, plus apaisée.

Saint-Gilles dit NON aux panneaux publicitaires digitaux

On adore le vélo, on est tout à fait favorables aux vélos électriques, mais on ne veut pas qu’ils soient financés par de la publicité dangereuse pour la sécurité routière et néfaste pour l’environnement !

Tout comme les communes d’Ixelles et Watermael-Boitsfort, le collège des bourgmestre et échevin.e.s de Saint-Gilles a refusé catégoriquement l’installation de dispositifs de publicité digitale (écran LCD) dans la commune eta décidé ce mercredi d’aller en recours contre la Région.

Petit retour en arrière… Pascal Smet, Ministre de la Mobilité, a demandé en décembre dernier l’avis de la Commune concernant le remplacement de panneaux publicitaires JC Decaux par des écrans LCD. Saint-Gilles s’est formellement opposé à cet affichage digital et a remis le 3 janvier un avis défavorable à la demande de la société JC Decaux visant l’installation de 11 dispositifs de publicité digitale de 2m², liés au service Villo ! mais indépendant des stations. Malgré ce refus communal, la Région a accordé le permis d’urbanisme ! 

D’autres communes bruxelloises se sont également opposées à cette évolution des dispositifs publicitaires (Ixelles, Forest, Schaerbeek, Etterbeek, Woluwé-Saint-Pierre et Watermael-Boitsfort).

Motifs des refus : atteinte à la sécurité routière, défis environnementaux, et respect du tissu urbain. 

Mais, visiblement, la Région n’en a que faire. Rappelons quand même que ces panneaux d’affichage sont directement liés àVillo!, mettant à disposition de la population un abonnement à petit prix de vélos et ce, dans le but de favoriser une mobilité douce pour un meilleur respect de l’environnement ! 

A noter également que ces dispositifs, dont le demandeur fait partie du gouvernement, sont contraires au projet de Règlement Régional d’Urbanisme (RRU), élaboré par le même gouvernement et récemment mis à l’enquête publique. 

Mobilité douce, environnement et panneaux LCD font-ils bon ménage ? Pour nous, la réponse est « non ». Ces panneaux sont beaucoup plus énergivores qu’un simple affichage déroulant. Un mobilier avec une face numérique (c’est-à-dire affichant de la vidéo) consomme 6818 kWh par an… et lorsque les deux faces sont numériques, un total de 12.565 kWh par an ! Soit largement plus que les 10.500 kWh annuels de trois ménages bruxellois et 12 fois plus que les panneaux analogiques !! Ils vont donc à l’encontre des efforts fournis pour lutter contre le dérèglement climatique. S’ajoutent à cela des problèmes de sécurité… Les images animées présentes sur les panneaux LCD sont plus perturbantes pour les conducteurs de véhicule et donc plus dangereux pour leur sécurité ! 

Trottinettes, vélos et scooters électriques partagés, il est temps de contribuer !

Comment ne pas être favorable à toutes ces nouvelles initiatives qui augmentent l’offre de mobilité douce à Bruxelles ? Personnellement, je suis fan de micromobilité et plus convaincue que jamais que c’est en partie l’avenir de nos déplacements en ville. Mais il faut un cadre. L’irruption en quelques jours de Uber Jump doit nous faire réagir. Notre espace public ne doit pas devenir un cadre d’expérimentation anarchique pour des entreprises qui prospèrent en cannibalisant l’espace réservé aux piétons en créant ainsi une concurrence entre les usagers faibles qui ne sont déjà pas particulièrement bien servis à Bruxelles par rapport à la voiture. 
Les nouveaux acteurs sont des partenaires incontournables de la politique de mobilité mais ils faut que la Région avance rapidement dans trois directions : 
1°/ Une taxation de ces opérateurs privés sur l’utilisation de l’espace public qui permette aux communes de financer des infrastructures de parking de ces véhicules et qui limite leur emprise sur les trottoirs. D’autant que cette faculté est prévue à l’article 7 de l’ordonnance sur le freefloating.
2°/ Une régulation des sources de leur approvisionnement électrique. A quoi cela sert de « verdir » notre mobilité si c’est pour voir vélos et trottinettes kleenex rechargés par des véhicules polluants ou pire des générateurs tournant au diesel ou que leur durabilité ne soit pas garantie au-delà de quelques mois ??
3°/ Une attention accrue dans la qualité des emplois créés par ces nouveaux opérateurs de mobilité via un code de bonne conduite social qu’ils doivent signer avant de pouvoir poursuivre leur exploitation.

https://www.dhnet.be/regions/bruxelles/bruxelles-mobilite/saint-gilles-des-riverains-en-ont-marre-de-voir-les-velos-jump-d-uber-inonder-l-espace-public-5ccc16b1d8ad586a5af64203?fbclid=IwAR3m-0I5DYQzRyvM2leSOn4-DpBrJ-UEBRLTzqy0h8lfHZKd-6I4U2hIZOQ

Clap aux vélos

Parvis : 140 vélos en une heure ce matin ! Merci les cyclistes d’utiliser un mode de déplacement non polluant ! Et merci au Gracq et au Fietsersbond pour l’organisation du clap vélos. 

Ma petite rose et mes nibards

Je vous invite à la conférence gesticulée de Julie Tessuto ce vendredi 15 mars à 18h30 dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Saint-Gilles.

En chanson et en musique, Julie Tessuto déconstruit quelques bribes de la culture patriarcale dans laquelle nous évoluons toutes et tous. D’un point de vue féministe, elle aborde la question du viol et desviolences sexuelles, le conditionnement des femmes (et des hommes dans une moindre mesure) à travers l’éducation et la famille. Elle parle aussi de sexualité, de plaisir féminin, et de beaucoup d’autres choses encore.

Echanges avec la conférencière et drink à l’issue de la conférence. La participation est gratuite mais l’inscription est obligatoire ggheraille@stgilles.brussels – tél. : 02 536 17 45.

#saintgillesfeministe

https://www.facebook.com/events/3043088282383437/

Mise au point sur les trottinettes

Rontidju ! NON, on n’interdit pas les trottinettes à Saint-Gilles contrairement à la titraille fallacieuse et “putaclick” du Soir !! Comme souvent lorsqu’on parle de mobilité, les passions remontrent très vite à la surface et c’est fort normal. La mobilité est un thème très important dans notre bien-être quotidien. Mon ambition comme échevine de la Mobilité est d’aller vers une situation apaisée où tous les usagers trouvent leur place mais dans le cadre du principe STOP qui établit une hiérarchie des priorités allant des usagers les plus faibles aux plus forts : les piétons, les cyclistes, les transports en commun et les voitures particulières.

Depuis quelques mois, la mobilité est en ébullition à Bruxelles et de nouvelles initiatives apparaissent dans nos rues quasiment toutes les semaines. En tant que responsable de la mobilité, je ne peux que m’en réjouir. Mais je dois également veiller à ce qu’une certaine coordination s’organise.

Depuis quelques semaines, l’arrivée des trottinettes électriques fait couler beaucoup d’encre. Elles sont à la fois ludiques et utiles. Elles améliorent considérablement ce qu’on appelle « la mobilité du dernier kilomètre » et peuvent très bien s’intégrer dans un maillage de transports en commun. Mais comme tout le monde a pu le constater, leur développement s’est fait de manière un peu anarchique. La manière dont certains usagers les parquent posent des problèmes d’accessibilité à certains trottoirs. Le fait que ces trottinettes fonctionnent en free floating (les usagers peuvent les déposer à un endroit différent de celui où ils les ont prises) crée un certain sentiment d’anarchie et il faut pouvoir réguler leur parking. Cette idée vaut d’ailleurs également pour les vélos partagés. Ces principes sont mis en œuvre dans les villes qui ont les politiques de mobilité les plus innovantes comme Copenhague, Hambourg ou Amsterdam. Ils sont mis en œuvre en étroite collaboration avec les opérateurs. Ils visent à trouver un bon équilibre de partage de l’espace public entre les usagers de ces nouveaux moyens de mobilité et les piétons qui ont parfois le sentiment légitime d’être les premières « victimes » de ces nouveaux développements.

C’est une condition sine qua non pour arriver à une mobilité apaisée. La Région a, en concertation avec les communes, souhaité définir des zones dans lesquelles vélos, trottinettes, scooters et autres engins de mobilité en free floating, peuvent se garer. Ca ne veut évidemment pas dire que nous souhaitons les interdire mais il est vraiment important de réguler leur parking. Les applications commandant ces trottinettes, scooters et vélos intègreront ces zones de telle sorte qu’il ne sera plus possible de laisser n’importe où et certainement là où elles constituent une entrave potentielle pour les piétons et personnes à mobilité réduite. Les zones d’interdiction (elles sont peu nombreuses au regard du territoire saint-gillois où elles sont autorisées), sont de bon sens : devant les passages piéton, les quais d’embarquement/débarquement de trams et bus, les pelouses des parcs et zones vertes, 1 zone Unesco (devant musée Horta), avenue hyper fréquentée comme le goulet Louise et 7 tronçons de trottoir qui sont trop étroits (moins d’1,5m) avec la Barrière déjà très encombrée. Le petit Parvis est autorisé et les rues adjacentes au Parvis aussi. Remettons les choses à leur place…

Bien entendu, rien n’est figé. Il faudrait évidemment évaluer si ces limitations du zonage permettent malgré tout un usage optimal. On va aussi analyser d’autres solutions pour fluidifier au maximum leur parking et leur circulation comme la création de petites zones de parking dans les voiries.